Association des Acteurs de Développement (ADEV)

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Journées de la fille Bamendjou, Bahouan et Bamena

   L’ADEV, par la voix du COCADEV a souvent participé à des conférences-débats sur divers thèmes. Invité par des associations pour donner une dimension scientifique et intellectuelle à leurs évènements, le COCADEV a participé en 2012 à trois conférences.

   La première a eu lieu au cours de la célébration de la fille BAMENDJOU et a porté sur le thème, les rites de veuvages : équité ou inégalité entre les sexes ? Cette communication tenue par Luther Ivan TCHIATAGNE FOSSI a de prime abord présenté l’orientation scientifique de l’exposé. En fait, le COCADEV se veut un organe scientifique et « neutre dans son appréhension de la réalité sociale. La suite de l’exposé a consisté à définir les fonctions sociales du veuvage. Elles sont au nombre de deux : la fonction purificatrice et la fonction réparatrice. Purificatrice pour ôter tout maléfice de la vie de la personne ayant perdu son conjoint ; réparatrice parce que cela permet d’introduire à nouveau le conjoint restant dans la vie sociale. Ensuite la communication a expliqué que si les rites de veuvages, quoique considérés inégaux, persistent c’est à cause non seulement de la représentation de la mort, mais aussi du vécu de la nuptialité qui fait de la femme le garant de la vie et de la santé de l’homme. D’autre part, les différents acteurs sociaux hommes comme femmes ont intériorisé les rôles et construits pratiques élaboré par la génération antécédentes et qui font office de norme. Ne pas se soumettre à l’exigence de ces rites c’est courir le risque d’être sanctionné par la société, mais aussi par les forces surnaturelles. Les acteurs qui luttent pour l’abolition du veuvage font donc face à un système symbolique et représentationnel qui contraint les acteurs à ne pas souscrire à ce combat, et même de se battre pour perpétuer les traditions. Le respect de ces dernières étant considéré comme la garantie de stabilité et de prospérité.

   La seconde conférence quant à elle portait sur le thème : Enfants-parents : droits et devoirs. Le paneliste représentant l’ADEV était Elias Perrier NGUEULIEU. Il a commencé comme le veut la tradition sociologie héritée de Durkheim, par définir du point de vue anthropologique ce qu’est un enfant et ce qu’est un parent. Il en est ressorti qu’un parent est une personne qui étymologiquement est un modèle à suivre par les jeunes générations. C’est d’ailleurs pourquoi, toutes les sociétés, transmettent les valeurs aux jeunes générations, affin que ces dernières ressemblent à l’image de la génération précédente. Il se pose ce pendant un problème, celui de la perte de repère dans une société en mal-développement. Certains « patrons » ou modèles n’en sont plus et offrent une image différente de celle promue par les valeurs. Les jeunes se retrouvent donc avec en face d’eux des parents déviant eu égard aux pratiques idéales prônées par la société. Il en résulte un conflit entre les parents qui veulent rester des modèles et donc jouir de leur droit d’ainesse, et les enfants de ces derniers qui ne semblent plus avoir de repères. Entre d’une part, le droit des parents à être respectés, qui est un devoir pour les enfants ; et le devoir des parents qui est d’offrir aux enfants le meilleur cadre pour leur épanouissement qui est un droit reconnu par toutes les organisations et instances internationales, il y a un conflit. Ce conflit ne peut être résolu que si les différents acteurs concernés, parents et enfants redéfinissent selon le contexte constamment dynamique de la société, les droits et devoirs de chacun.

    La troisième communication était celle de Honoré NGOUDAM NJOYA et était intitulée : Le lien entre jeunesse et tradition. Commençant par une définition des concepts, l’auteur analyse ensuite analyse le contexte d’émergence de ce débat. On y retient en ressort que la tradition est le corollaire de la transmission d’une culture sur un période assez étendue. Le problème qui se pose est que les personnes qui sont censées perpétuer cette tradition ne la conservent pas telle quelle. Ils ont tendance à se référer à la culture des autres peuples, et donc à leurs traditions. Pour ce faire, ils recourent à l’innovation tous azimuts, en vue de ne pas ressembler à ce que leurs prédécesseurs ont été. Les jeunes générations semblent refuser la transmission de certaines valeurs traditionnelle. Le prétexte de ce refus est lié à une volonté de dynamique, d’évolution. La tradition sonne dans leur entendement comme étant le passé. Ils cherchent donc à travers ce « refus », à vivre au présent, leur époque. Cependant, il est à noter que la volonté d’évoluer manifestée par les jeunes générations n’est pas en rupture totale avec les traditions. Pour preuve, certaines pratiques langagières comme le « camfranglais » qui est un mélange de culture africaine (les langues négro africaines), et de nouveauté (les langues héritées du colonisateur, le français et l’anglais). La jeunesse africaine et celle camerounaise en particulier n’est ni moderne, ni traditionnelle. Elle n’est pas totalement tournée vers le moderne, comme elle ne l’est pas aussi en ce qui concerne le traditionnel. Elle vient, avec une culture qui ne ressemble ni à la tradition, ni à la modernité. Elle met sur pied sa propre tradition, qui est le reflet d’un « hybridisme culturel ».

 

Trouvez ci-joint la version imprimables des trois communications.IMG_0190.JPG



13/05/2014

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